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Ma femme
sorcière d'étoiles
fleur
inconnue à deux pétales
fanée
d'oubli
je ne
vivrai que d'interdits
pour nos
chevaux de la mi-nuit
je ne
serai que de passage
dans tes
châteaux tes paysages
dans tes
cheveux
en ces
matins d'hiver rugueux
Ma Moune
arrime ton corsage
il n'est
de vie que ce voyage
entre tes
seins
comme un
délire du destin
Ma Moune
as-tu peur de mes mains ?
aux cris
des orgues finissantes
je te
connais tant que j'enfante
des
arbres gris
en ces
printemps d'après-midi
Dans le
silence des ruelles
Ma Moune
as-tu pris mes voyelles
pour un
roman
ou pour
des fleurs de la Saint-Jean
pour une
fleur de la Saint-Jean ?...
Joan
Pau Verdier.
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Nous
n'irons plus jouer au bois, des geôliers veillent en lisière
nous
n'irons plus dans ces forêts d'où les oiseaux se font la paire
dans tes
guenilles
tu te
maquilles
pour
l'équinoxe des amours
nous
n'irons plus dans ces contrées où des corbeaux font la justice
nous
n'irons plus dans les châteaux où le bonheur est à l'office
dans tes
ornières
tu te
repères
et tu
rêves de raccourcis
nous
n'irons plus dans ces pays où le soleil meurt en silence
et nous
ne ferons de projets que dans le ventre des outrances
à la
fenêtre
la nuit
te guette
à sa
fenêtre
reprend
tes rêves et va plus loin
reprend
tes rêves et va plus loin.
Joan
Pau Verdier.
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ça se
passe au siècle vingt au pays des hommes
quelques
chiens mourants place du silence
des
Causses vidés pour l’armée de France
un Raton
bouclé avec tolérance
des âmes
rasées dans les matins rances
ça se
passe au siècle vingt au pays des hommes
rue de la
vertu y’à comme une odeur
des
relents de fric et de conseilleurs
de têtes
coupées, de larmes et de peur
et des
colonels qui attendent l’heure
ça se
passe au siècle vingt au pays des hommes
des sexes
parias aux amours proscrites
des
peuples niés - des langues maudites
des murs
renégats où elles sont écrites-
graffitis
bretons - patois sodomites
quò se
passa au segle vint au pais daus omes
pour cent
mille gueux un ventre repus
des
prisons bourrées de gosses perdus
délits d’opinion
délits de refus
pour tant
d’assassins qui ont leur statue
ça se
passe au siècle vingt au pays des hommes
une femme
s’avance nue et fredonne
un chant
pour demain venu des automnes
dans les
rues D’ALBI ou de Barcelone
une femme
nue qui n’est à PERSONNE
UNE FEMME
NUE QUI N’EST À PERSONNE
ça se
passe au siècle vingt au pays des hommes
Joan
Pau Verdier.
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Bal des
chimères le Diable avait des cheveux roux
bal sur
la terre, Baltique et bal de Tombouctou
rythmes -
tropiques - se mêlent des larmes de boue
quand la
musique enchaîne mes yeux de hiboux
je t'ai
prise demain
dans ce
lit blanc de naguère
je
t'écris le destin
à la
croisée des mystères
j'ai des
arbres blessés
dans ma
tête passagère
la Folie
! la Folie ! la Folie !
Bal des
lumières ton corps est un livre jaloux
Sel de la
terre, balise et bal de l'Andalou
rythmes -
tropiques - percus me saignent de partout
rimes -
musiques - délire-moi dans tes remous
tu cours
dans le matin
sur des
allées étrangères
il germe
des refrains
dans le
silence et la guerre
la vie
reprend congé
et je
vois dans la lumière
la Folie
! la Folie ! la Folie !
Bal des
chimères le Diable avait des cheveux roux
sel de ma
terre Baltique et bal de Tombouctou
rythmes -
cantiques - la nuit me largue à contre-coups
tristes
musiques - ballade au bal de mes tabous
Bal des
lumières, ton corps me tangue et se dissout
bal sur
la terre balise et remords des marlous
rythmes
lubriques, percus me saignent de partout
rimes
tragiques, déchire-moi dans tes remous.
Paroles
: Joan Pau Verdier.
Musique
: Gilles Jérome.
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(Amarum)
ça fait
beau temps que t'es parti
sous
d'autres cieux perdre ta vie
t'avais
trop peur de la misère
mais la
misèr' nous est restée
et sur la
terre fatiguée
il ne
pousse que des prières
qu'es una
nuèit coma d'autras
chau pas
zo dire en francès
qu'es l'amarum
a ma pòrta
que bufa
çò qu'escrive
(Trad. :
c'est une
nuit comme d'autres
il ne
faut pas le dire en français
c'est
l'amertume a ma porte
qui
souffle ce que j'écris.)
le vent
rêve de peupliers
le vieux
Jantou nous a quittés
avec son
patois dans la gueule
c'est la
cohorte des départs
la
Marissou rentre bien tard
ça fait
trop longtemps qu'ell’ vit seule
qu'es una
nuèit coma d'autras
chau pas
purar en francès
qu'es l'amarum
a ma pòrta
que susca
çò qu'escrive
(trad. :
c'est une
nuit comme d'autres
il ne
faut pas pleurer en français
c'est
l'amertume à ma porte
qui
sanglote ce que j'écris.)
Monsieur
Sterling fait ses petits
dans le
ventre de ce pays
rien
n'est nouveau sous le soleil
Si
parfois l'envie te prenait
de
revenir à nos côtés
nous
autres on est restés pareils
quò
sirà un jom de festa
e l'amarum
s'en irà
quò
sirà un jom de festa
au moment
que tornaràs
que
tornaràs...
(trad. :
ce sera
un jour de fête
et l’amertume
s'en ira
ce sera
un jour de fête
au moment
où tu reviendras
tu
reviendras...)
(C)
Chappell.
Paroles
: Joan Pau Verdier.
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Musique
: Jean-Claude Dequéant. |
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